Entraîneur
intérimaire des «Lions» de football, Joseph Marie Koto, malgré ses résultats,
est dans une zone sombre pour continuer son aventure pour diverses raisons.
Joseph Marie Koto doit-il être
maintenu et nommé sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal de
football ? C’est la question qui taraude l’esprit des observateurs du
ballon rond sénégalais depuis samedi dernier au lendemain du résultat nul (1-1)
obtenu à Kampala face à l’Ouganda. En effet, nommé entraîneur adjoint de Pierre
Le Chantre avant que ce dernier ne fasse bond puis intérimaire pour trois
rencontres dont deux officiels, l’ancien ailier droit des «Lions» des années a
rempli sa mission. Et de la plus belle des manières aussi. Outre son succès à
l’extérieur contre le Maroc en rencontre amicale internationale, Koto, en deux
sorties en matches officiels, a obtenu une victoire (3-1) face au Liberia et un
nul (1-1) contre l’Ouganda en déplacement. C’est dire que sur le plan sportif,
il a marqué des points même si la qualité du jeu n’a pas l’unanimité avec
souvent beaucoup de tâtonnements en à croire les plus avertis dans cette
discipline. Mais cette belle performance de Joseph Koto risque de ne pas
suffire pour continuer son bail avec les «Lions» comme titulaire au poste
d’entraîneur. Le manque d’expérience au niveau de la haute compétition en plus
du passé des entraîneurs locaux en équipe nationale ne plaident pas en sa
faveur. Alors que du côté des fédéraux, le choix pour un sélectionneur étranger
n’est pas à exclure. Et certains n’ont pas manqué de se manifester
indirectement.
Passé
pas flatteur aux locaux
Depuis le début de la coupe
d’Afrique des nations (Can) en 1957 au Soudan, le Sénégal a participé à 12
éditions sur 28. Le bilan de l’équipe nationale du Sénégal n’est pas du tout flatteur
pour les entraîneurs locaux. En 12 participations en coupe d’Afrique des
nations de football, les entraîneurs locaux ont dirigé la sélection nationale à
six reprises. Et les résultats ne sont pas du tout reluisants. Car les différents
techniciens sénégalais ont eu à franchir deux fois le premier tour. Et pour y
arriver, il a fallu jongler avec des duos. C’était en 1994 avec le duo Boubar
Sarr «Locotte» où l’équipe nationale est éliminée en quart de finale par la
Zambie future finaliste et feu Jules François Bocandé et en 2006 avec celui
d’Abdoulaye Sarr et Amara Traoré. Et les «Lions» ont fait mieux en tombant aux
portes des demi-finales devant le pays organisateur Egypte futur vainqueur. Et
sur les quatre éliminations du Sénégal au premier tour, la plus difficile à
avaler est celle de la précédente édition en Guinée Equatoriale et au Gabon.
Pour la première fois le Sénégal a perdu ces trois rencontres de poule. Alors
que dans le passé, le Sénégal a signé au moins une victoire. En 1965 (une
victoire 5-1 contre L’Ethiopie et un nul blanc face à la Tunisie) et 1986
(victoires contre l’Egypte 1-0 en plus 2-0 contre le Mozambique et un revers
(0-1) contre la Côte d’Ivoire), le Sénégal a été écarté au second tour par la
magie d’une calculette. Alors qu’en 1968, le Sénégal eut une victoire, un nul
et une défaite. Mais le comble, c’est l’élimination du Sénégal de la Can 2010
en Angola par la Gambie sous l’ère Lamine Ndiaye. C’est sans doute la plus
grande désillusion du football sénégalais dans la décennie 2000 où les «Lions»
n’ont raté qu’une seule compétition.
L’expérience
en défaveur de Koto
Il est connu que le haut niveau,
c’est l’expérience. Et Joseph Marie Koto, qui ne manque d’ambitions de poursuivre
son bail avec les «Lions», n’en possède pas. Et le football sénégalais à
travers son équipe nationale nourrit de jouer les premiers rôles en Afrique dans
les années à venir. Outre la qualification à la prochaine Can 2013 en Afrique
du Sud, le Sénégal veut retrouver le gotha du football mondial en 2014 au
Brésil après l’expérience de 2002 en Corée du Sud et au Japon. Ce qui explique
que la fédération, malgré le résultat sportif obtenu par l’entraîneur
intérimaire, pourrait mettre ce facteur sur la balance pour disqualifier Joseph
Marie Koto du poste de sélectionneur des «Lions». Dans un passé récent, un
membre influent de la fédération avait martelé que le futur entraîneur de
l’équipe nationale du Sénégal de football doit être un technicien de haut
niveau avec une grande expérience sur le plan continental. «Au vu du standing
de l’équipe, il serait préférable pour la fédération en accord avec le
ministère de choisir un technicien (étranger) très expérimenté pour ne pas
vivre les déboires de Bata (Guinée Equatoriale)» l’avait-il souligné. Car
indique-t-il, à compétences égales, l’expérience doit faire la différence.
Outre ce facteur, il n’existe un entraîneur local sénégalais dont le critérium
vitae (Cv) répond aux exigences de l’instance dirigée par Me augustin Senghor. Ces
différents critères sont l’expérience et de la connaissance du football
africain.
Respect
des critères de choix au départ ?
Pour le choix du futur entraîneur
des «Lions», la fédération sénégalaise de football avait énuméré deux critères.
Il s’agit de l’expérience et la connaissance du football africain. C’est pour
cette raison que le technicien Pierre Le Chantre avait été choisi par les
fédéraux avant de se rétracter. Aujourd’hui restent-ils dans cette même
logique ? Certainement oui pour ne pas se dédire. Ce qui explique sans
doute que les portes de l’actuel entraîneur intérimaire Joseph Marie Koto semblent
être fermées pour la sélection. Le passé de l’ancien joueur de la Jeanne d’Arc
de Dakar ne répond pas sans doute à ces critères. Il a eu à entraîner toutefois
l’équipe nationale locale avec laquelle il fait des résultats. Ainsi Koto a
remporté deux titres de la coupe de l’Uemoa et a été finaliste du championnat
d’Afrique des nations (Chan), une compétition réservée aux joueurs locaux. Alors
deux questions se posent. Est-ce que ces résultats sont suffisants pour
entraîner l’équipe A ? Koto peut-il être disqualifié pour ne pas répondre
aux critères de la fédération ? Des réponses que l’instance fédérale est
habilitée à répondre. Ce qu’il faut retenir, la Can 2013 en Afrique du sud est
la première priorité des responsables du football sénégalais. A défaut de
gagner le titre continental pour une première fois comme l’avait souhaité le
président de la fédération Me Senghor durant son mandat, les fédéraux veulent,
à travers cette Can, faire oublier les Sénégalais la déroute de Bata. En plus
de cela, c’est par une belle participation en terre sud africaine que l’actuel
bureau de la fédération peut espérer être reconduite au cours de la prochaine
assemblée générale élective au mois d’août 2013.
En attendant, Joseph Koto a le
soutien de tous les entraîneurs locaux pour diriger la sélection nationale.
Pour eux, il n’y pas de doute qu’un entraîneur local peut faire l’affaire. Seulement
son destin est entre les mains du ministère des Sports qui est le principal
bailleur.
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