Triste
sort pour le sport Roi !
Discipline
sportive la plus prisée au Sénégal, l’image de la lutte avec frappe est
détériorée par la violence et le sang qui coule à flot dans l’arène.
La lutte est l’une des rares
disciplines sportives sénégalaises dirigée par un homme de la santé. Il s’agit
du docteur et gynécologue Alioune Sarr. Ironie du sort, la lutte est le sport
où le sang coule à flot. Une situation difficile à expliquer d’autant plus la
lutte ne contribue en rien à développer un esprit citoyen, au contraire les
écuries de lutte, comme on l’a vu lors de la dernière campagne électorale sont
un réservoir de violence qui peut rapidement déborder et plonger le pays dans
le chaos. De plus en plus, la lutte s’éloigne des valeurs traditionnelles
qu’elle cherchait jadis à véhiculer. Il s’agit de l’endurance, un rapport sain
avec le corps, le fair-play. La lutte était surtout un jeu, un moment de
communion de la communauté entière après les durs labeurs des récoltes…
Aujourd’hui, l’argent a tout dénaturé. Cette discipline nous replonge dans les
temps des Romains antiques où le sang et les jeux violents sont très prisés.
Et les Sénégalais sont bien servis car la lutte avec frappe qui n'existe nulle
part ailleurs que chez eux. Ce qui s’est passé dimanche soir dernier entre
Serigne Ousmane Dia dit «Bombardier» de Mbour et Tapha Tine de l’écurie Baol
Mbollo dépasse les limites. Le géant de Mbour s’est retrouvé avec un nez cassé
et certainement des blessures internes. Triste sort pour une discipline qui
draine beaucoup de spectateurs dans l’arène, attire les hommes publics et les
sponsors mais en voie de perversion.
Lutte
avec frappe, perversion de la lutte traditionnelle
Dimanche dernier, le sang a coulé au stade Demba Diop… Deux
mastodontes de plus de 260 Kgs de muscles se sont livrés une bataille à la
limite extrême de l’esprit du sport où des gladiateurs au temps de l’empire
romain. Aprés cette folie de la violence en 21e siècle, il faudrait vraiment se poser des questions
quant à l’avenir de la lutte avec frappe ! Ce qui se passe actuellement dans
les arènes sénégalaises n’honorent pas le Sénégal encore moins le sport
traditionnel symbole de notre culture. Car même si elle draine beaucoup de
monde, en faisant des promoteurs-milliardaires au grand bonheur des sponsors
qui se positionnent sur le marché, cette forme de lutte a beaucoup d’effets
néfastes sur la société sénégalaise. Il n’y a pas de doute que la lutte avec
frappe est une perversion de la lutte traditionnelle. Cette dernière, au temps
de sa splendeur ne s’est jamais pratiquée avec des coups de poing. S’il est
difficile de dire exactement le début de la lutte avec frappe au Sénégal, mais ce
sport semble s’être imposé au Sénégal. Et la lutte avec frappe a de beaux jours
devant elle dans la mesure où elle échappe de plus en plus au contrôle de ses
organisateurs: avec des coups de poings et des batailles rangées en direct lors
des fameuses signatures de contrat, des agressions physiques après les combats
de lutte.
Le rôle
néfaste des politiques
A la recherche des muscles pour
leur sécurité à défaut de nuire leurs adversaires, certains responsables de la
vie publique ont grandement contribué à faire des lutteurs des stars pour
les besoins de leur propre ambition politicienne. Les rares lutteurs qui
réussissent dans l’arène se comptent sur le bout des doigts. Et les autres sont
à la merci des forces publiques. Les différentes attaques des différents
organes de presse au Sénégal tout comme la mairie de Mermoz Sacré-Cœur avec mot
d’hommes sont perpétrés par des lutteurs recrutés par des hommes politiques. En
plus de cela, il y a la violence hebdomadaire au cours des différents
événements de la lutte. Chaque week-end, les populations riveraines du stade
Demba Diop et autres lieux de manifestations et d'honnêtes citoyens, à défaut
d’être agressés par des bandes de voyous sont terrorisés. Ces agresseurs
profitent de ces manifestations pour perpétrer leurs forfaits au grand dam des
paisibles habitants des différents quartiers.
Dilemme
pour la lutte
Au cours des combats de lutte
avec frappe, les lutteurs sénégalais reçoivent souvent des coups de poing qui
leur sont fatales. Si ce n’est pas le nez qui est cassé, l’arcade sourcilière
ouverte, c’est la bouche qui saigne. En lieu et place de piquer une panique, on
s’en félicite que son lutteur a bien fait. Sans se rendre compte qu’à cause du
fait que les lutteurs se battent à mains nues et sans aucune précaution, le
drame plane tous les week-ends dans l’arène. Un gros risque ! Car les
lutteurs ne peuvent pas protéger. Il est impossible qu’ils (lutteurs) portent
des gants ou des casques pour atténuer les coups donnés ou reçus. Ce qu’il ne
faut pas ignorer qu’en frappant son adversaire avec les mains nues, le danger
est là. Seulement si elle veut se vendre à l’étranger, la lutte avec doit faire
quelques efforts pour la sécurité des protagonistes dans l’arène comme
l’utilisation des gants. Personne n’a besoin de voir un sportif laisser sa vie
ou prendre des coups qui pourraient lui faire avoir des traumatismes, dans un
sport de combat. Un vrai dilemme pour
cette discipline dite sport de chez «Nous».
Sponsoring
en question
Si le sponsoring et le marketing
ont une cause à effet dans la lutte, il n’y pas de doute que le mariage
pourrait connaître quelques difficultés. Avec ce qui se passe (beaucoup de
violences et de sang) ces derniers mois dans la lutte avec frappe, les sponsors
n’aiment plus ternir l’image de leurs sociétés. A preuve, qu’au lendemain des
face-à-face (Thiès et Dakar) entre Balla
Gaye2 et Yékini qui ont viré à la violence, le sponsor leader de cette affiche
avait saisi le prometteur du combat en ces termes : «Nous ne voulons pas
associer l’image de société à la violence et nous sommes prêts à ne plus vous
accompagner» avait souligné notre interlocuteur qui cite une source bien
autorisé dans la société. D’ailleurs, toujours selon notre interlocuteur, les
différents de la première société de téléphonie Mobiles s’étaient tard dans la
nuit lors du second face-à-face dans un grand hôtel de la place pour voir
quelle solution à adopter. Et dimanche dernier,
avec le sang qui a beaucoup coulé, une décision va être prise.
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