mercredi 18 juillet 2012

PARTICIPATION DU SENEGAL AUX JEUX OLYMPIQUES


Amadou Dia Bâ, seule fierté

Après plus d’une dizaine de participation aux Jeux Olympiques, le Sénégal est à la quête d’une seconde médaille après celle de 1988.
La première fois que le Sénégal participe aux Jeux olympiques, c’était en 1964 à Tokyo. Cela quatre après son indépendance (1960) et un an après la reconnaissance Comité national olympique sénégalais (octobre 1963) par le comité international olympique (Cio). C’est dire que de cette date à nos jours, le Sénégal a participé à 11 manifestations olympiques. Durant ces différentes éditions, les athlètes sénégalais ont eu des fortunes diverses. Car le Sénégal n’est monté qu’une seule fois sur le podium. Il s’agit d’Amadou Dia Bâ aux Jeux olympiques de Séoul en 1988. Il décroche la médaille d’argent aux 400 m haies. Et depuis lors, les athlètes sénégalais sont en quête d’une médaille olympique. D’ailleurs en prélude des  Jeux Olympiques de Londres  qui vont démarrer le 27 juillet prochain, l’Association nationale de la presse sportive (Anps), lors de son assemblée générale de samedi dernier, a invité les doyens Garang Coulibaly, Amadou Gackou, Mamadou Sarr, El hadj Amadou Dia Bâ pour revisiter le passé-présent de l’olympisme sénégalais. Après leurs exposés, on se rend compte que sur la quarantaine de disciplines sportives au Sénégal, trois sont toujours présentes aux J.O. il s’agit l’athlétisme, le judo et la lutte. Ces dernières nous ont valu des satisfactions sur l’échiquier olympique.
Tokyo où les débuts prometteurs
La première participation sénégalaise aux Jeux Olympiques remonte en 1964 à Tokyo au Japon. Au cours de cette manifestation olympique, les athlètes sénégalais se sont distingués même s’ils n’ont pas monté sur le podium. La discipline qui a valu plus de satisfaction au Sénégal, c’est sans doute l’athlétisme. La discipline phare des jeux olympiques a produit des champions comme Mansour Dia qui a été finaliste au triple saut en 1964 avant de récidiver aux Jo de Mexico en 1968 et de Munich (Rfa) en 1972. Toujours lors de la première participation sénégalaise, Amadou Gackou a réussi une belle performance. Et quatre ans plus tard, il sera classé 4e aux 400 m en 1968 à Mexico tout comme Barka Sy qui a été demi-finaliste du 100 m en 1972, à Munich. La belle participation de feu Mamadou Ndiaye aux 800m est à saluer. Ce qui lui a valu d’ailleurs le sobriquet de «Ndiaye Tokyo», histoire de faire référence à sa belle participation à ces joutes olympiques.
Montréal 1976, apparition de la première femme
Pour une première participation d’une athlète sénégalaise, il va falloir attendre 12 longues années après les premiers jeux. Il s’agit ceux de 1976 à Montréal (Canada). C’est pour la première fois que le Sénégal déplace dans sa délégation une dame. Ce fut Marie Julie Gomis qui a couru aux 100m haies et sans succès. A l’image de cette dame, les athlètes sénégalais ne brillent pas. En lieu et place, le sport est infecté par la politique. Ainsi, cette nouvelle donne entraîne le boycott des pays du bloc oriental sous la houlette de l’union des républiques soviétiques  et socialistes (Urss) avec certains pays africains. Quatre plus tard, la capitale de l’Urss devrait accueillir le gotha de l’olympisme. Le bloc occidental sous la direction des Américains invite certains pays à ne pas faire le déplacement. Jimmy Carter dépêcha le boxeur Mohamed Aly pour une tournée de sensibilisation au boycott de l’Afrique. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire refusent de suivre et participèrent. Ce qui fait dire à Garang Coulibaly que les présidents Senghor et Houphouët Boigny ne voulaient pas mêler sport et politique. « Ces Jeux furent boycottés par les Américains et les Kenyans, mais pas le Sénégal qui s’illustra en lutte avec Double Less qui obtint deux victoires avant d’être éliminé ; idem pour le judo avec Niokhor Diongue qui a franchi deux tours », laisse entendre l’invité de l’Anps.
1984, les prémisses de la médaille de Dia Bâ
Après que le boc occidental sous la direction des Américains aient boycotté les Jo de Moscou en 1980, le bloc socialiste amené l’Urss leur rendit la monnaie quatre plus tard durant les JO de Los Angeles en 1984. Des Jeux au cours desquels s’est signalé El Hadj Amadou Dia Bâ, en se classant d’abord 5e au 400 m haies, avant de se révéler au monde quatre ans plus tard. Mais d’autres Sénégalais avaient fait bonne figure notamment Diallo « Rasta », finaliste au triple saut, Moussa Fall, demi-finaliste au 800 m et Double Less qui se classait 5e sur 12 lutteurs.
Séoul 1988, année  de gloire
 Le Sénégal avait rendez-vous avec l’histoire. Pour la première fois, le drapeau sénégalais flotte sur le mât de l’olympisme. Amadou Dia Bâ vient de décrocher la médaille d’argent aux 400 m haies. Une médaille  qui a eu toute son importance puisqu’elle permettait au Sénégal de figurer dans le palmarès olympique d’autant plus que dans sa course, il a relégué à la troisième place le grand spécialiste de la discipline Ewin Moses dont la mainmise date de 1976. Ce qui fait dire à Garang Coulibaly que « la grande satisfaction à Séoul, c’était El Hadj Amadou Dia Bâ. S’il y avait un mètre de plus dans sa course, il aurait remporté l’or et serait devenu champion olympique» souligne l’ancien ministre socialiste sous l’ère Abdou Diouf. Si la  première participation du Sénégal aux Jo a débuté en Asie du Sud-Est, la première médaille et jusque-là unique a été décrochée dans cette partie du monde à savoir Séoul en Corée du Sud en 1988.
Après ces Jo et la médaille d’argent, le sport sénégalais n’a pas brillé à Barcelone en 92. Le Sénégal qui avait déplacé 23 athlètes en judo, athlétisme, lutte et natation ne fit pas bonne figure. Ce fut le même cas de figure pour l’édition suivante à Atlanta 96. Toutefois le Sénégal fut finaliste au relais 4x400m. En 2000 à Sidney, c’est l’athlétisme qui se signalait avec la place de demi-finaliste d’Amy Mbacké Thiam au 400 m. Elle prendra, cependant, une belle revanche un an plus tard (2001) lors des 8e championnats du monde d’athlétisme à Edmonton (Canada), avec une médaille d’or. Concernant les deux dernières éditions (2004 à Athènes et 2008 à Pékin), les athlètes sénégalais n’ont pas fait meilleure figure malgré des disciplines additionnelles comme le tennis de table, le canoë kayak et le taekwondo.
Londres 2012, l’espoir est-il permis ?
Dans une semaine, les Jo de Londres vont débuter. Et pour la première fois, les athlètes sénégalais seront plus nombreux avec la qualification du football. Pour le Sénégal, les Jeux olympiques ne doivent plus se résumer à la célèbre phrase du père de des Jo modernes le baron Pierre de Coubertin : «L’essentiel est de participer». Il faut faire des résultats même si les jeux sont devenus plus exigeants. A la question de savoir si l’espoir est permis à Londres ? Garang Coulibaly répond positivement tout en tressant des lauriers au sport roi. «Seul le football qui constitue une chance pour obtenir une médaille. L’équipe est composée de jeunes espoirs et ils ont de la qualité» explique le conférencier. Concernant les autres disciplines, l’athlétisme a des chances de briller avec Ndiss Kaba Badji au saut en longueur.

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