Amadou Dia
Bâ, seule fierté
Après plus
d’une dizaine de participation aux Jeux Olympiques, le Sénégal est à la quête
d’une seconde médaille après celle de 1988.
La première fois que le
Sénégal participe aux Jeux olympiques, c’était en 1964 à Tokyo. Cela quatre
après son indépendance (1960) et un an après la reconnaissance Comité national
olympique sénégalais (octobre 1963) par le comité international olympique (Cio).
C’est dire que de cette date à nos jours, le Sénégal a participé à 11 manifestations
olympiques. Durant ces différentes éditions, les athlètes sénégalais ont eu des
fortunes diverses. Car le Sénégal n’est monté qu’une seule fois sur le podium.
Il s’agit d’Amadou Dia Bâ aux Jeux olympiques de Séoul en 1988. Il décroche la
médaille d’argent aux 400 m haies. Et depuis lors, les athlètes sénégalais sont
en quête d’une médaille olympique. D’ailleurs en prélude des Jeux Olympiques de Londres qui vont démarrer le 27 juillet prochain, l’Association
nationale de la presse sportive (Anps), lors de son assemblée générale de
samedi dernier, a invité les doyens Garang Coulibaly, Amadou Gackou, Mamadou
Sarr, El hadj Amadou Dia Bâ pour revisiter le passé-présent de l’olympisme
sénégalais. Après leurs exposés, on se rend compte que sur la quarantaine de
disciplines sportives au Sénégal, trois sont toujours présentes aux
J.O. il s’agit l’athlétisme, le judo et la lutte. Ces dernières nous ont
valu des satisfactions sur l’échiquier olympique.
Tokyo où
les débuts prometteurs
La première participation sénégalaise aux Jeux
Olympiques remonte en 1964 à Tokyo au Japon. Au cours de cette manifestation
olympique, les athlètes sénégalais se sont distingués même s’ils n’ont pas
monté sur le podium. La discipline qui a valu plus de satisfaction au
Sénégal, c’est sans doute l’athlétisme. La discipline phare des jeux olympiques
a produit des champions comme Mansour Dia qui a été finaliste au triple saut en
1964 avant de récidiver aux Jo de Mexico en 1968 et de Munich (Rfa) en 1972. Toujours
lors de la première participation sénégalaise, Amadou Gackou a réussi une belle
performance. Et quatre ans plus tard, il sera classé 4e aux 400 m en 1968 à
Mexico tout comme Barka Sy qui a été demi-finaliste du 100 m en 1972, à Munich.
La belle participation de feu Mamadou Ndiaye aux 800m est à saluer. Ce qui lui
a valu d’ailleurs le sobriquet de «Ndiaye Tokyo», histoire de faire référence à
sa belle participation à ces joutes olympiques.
Montréal 1976, apparition de
la première femme
Pour une première
participation d’une athlète sénégalaise, il va falloir attendre 12 longues
années après les premiers jeux. Il s’agit ceux de 1976 à Montréal (Canada).
C’est pour la première fois que le Sénégal déplace dans sa délégation une dame.
Ce fut Marie Julie Gomis qui a couru aux 100m haies et sans succès. A l’image
de cette dame, les athlètes sénégalais ne brillent pas. En lieu et place, le
sport est infecté par la politique. Ainsi, cette nouvelle donne entraîne le
boycott des pays du bloc oriental sous la houlette de l’union des républiques
soviétiques et socialistes (Urss) avec
certains pays africains. Quatre plus tard, la capitale de l’Urss devrait
accueillir le gotha de l’olympisme. Le bloc occidental sous la direction des
Américains invite certains pays à ne pas faire le déplacement. Jimmy Carter
dépêcha le boxeur Mohamed Aly pour une tournée de sensibilisation au boycott de
l’Afrique. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire refusent de suivre et participèrent.
Ce qui fait dire à Garang Coulibaly que les présidents Senghor et Houphouët
Boigny ne voulaient pas mêler sport et politique. « Ces Jeux furent
boycottés par les Américains et les Kenyans, mais pas le Sénégal qui s’illustra
en lutte avec Double Less qui obtint deux victoires avant d’être éliminé ;
idem pour le judo avec Niokhor Diongue qui a franchi deux tours », laisse
entendre l’invité de l’Anps.
1984, les
prémisses de la médaille de Dia Bâ
Après que le boc occidental
sous la direction des Américains aient boycotté les Jo de Moscou en 1980, le
bloc socialiste amené l’Urss leur rendit la monnaie quatre plus tard durant les
JO de Los Angeles en 1984. Des Jeux au cours desquels s’est signalé El Hadj
Amadou Dia Bâ, en se classant d’abord 5e au 400 m haies, avant de se révéler au
monde quatre ans plus tard. Mais d’autres Sénégalais avaient fait bonne figure
notamment Diallo « Rasta », finaliste au triple saut, Moussa Fall,
demi-finaliste au 800 m et Double Less qui se classait 5e sur 12 lutteurs.
Séoul 1988, année de gloire
Le Sénégal avait rendez-vous avec l’histoire.
Pour la première fois, le drapeau sénégalais flotte sur le mât de l’olympisme.
Amadou Dia Bâ vient de décrocher la médaille d’argent aux 400 m haies. Une
médaille qui a eu toute son importance
puisqu’elle permettait au Sénégal de figurer dans le palmarès olympique
d’autant plus que dans sa course, il a relégué à la troisième place le grand
spécialiste de la discipline Ewin Moses dont la mainmise date de 1976. Ce qui
fait dire à Garang Coulibaly que « la grande satisfaction à Séoul, c’était
El Hadj Amadou Dia Bâ. S’il y avait un mètre de plus dans sa course, il aurait
remporté l’or et serait devenu champion olympique» souligne l’ancien ministre
socialiste sous l’ère Abdou Diouf. Si la
première participation du Sénégal aux Jo a débuté en Asie du Sud-Est, la
première médaille et jusque-là unique a été décrochée dans cette partie du
monde à savoir Séoul en Corée du Sud en 1988.
Après
ces Jo et la médaille d’argent, le sport sénégalais n’a pas brillé à Barcelone
en 92. Le Sénégal qui avait déplacé 23 athlètes en judo, athlétisme, lutte et
natation ne fit pas bonne figure. Ce fut le même cas de figure pour l’édition
suivante à Atlanta 96. Toutefois le Sénégal fut finaliste au relais 4x400m. En
2000 à Sidney, c’est l’athlétisme qui se signalait avec la place de
demi-finaliste d’Amy Mbacké Thiam au 400 m. Elle prendra, cependant, une belle
revanche un an plus tard (2001) lors des 8e championnats du monde d’athlétisme
à Edmonton (Canada), avec une médaille d’or. Concernant les deux dernières éditions (2004 à Athènes et 2008 à
Pékin), les athlètes sénégalais n’ont pas fait meilleure figure malgré des
disciplines additionnelles comme le tennis de table, le canoë kayak et le
taekwondo.
Londres 2012, l’espoir
est-il permis ?
Dans une semaine, les Jo de Londres vont débuter. Et
pour la première fois, les athlètes sénégalais seront plus nombreux avec la
qualification du football. Pour le Sénégal, les Jeux olympiques ne doivent
plus se résumer à la célèbre phrase du père de des Jo modernes le baron Pierre
de Coubertin : «L’essentiel est de participer». Il faut faire des
résultats même si les jeux sont devenus plus exigeants. A la question de savoir
si l’espoir est permis à Londres ? Garang Coulibaly répond positivement
tout en tressant des lauriers au sport roi. «Seul le football qui constitue une
chance pour obtenir une médaille. L’équipe est composée de jeunes espoirs et
ils ont de la qualité» explique le conférencier. Concernant les autres
disciplines, l’athlétisme a des chances de briller avec Ndiss Kaba Badji au
saut en longueur.
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